Stage : un mot piège

Par :
 Michel VILETTE

  • Intervenant : Michel Villette

Professeur de sociologie à Agro-ParisTech et Chercheur au CMH (ENS-EHESS-CNRS).

Michel Villette est professeur de sociologie à Agro-ParisTech et chercheur au Centre Maurice Halbwachs de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a été cadre dans le groupe BSN-Danone (1974), maître de conférences à l’Université de Téhéran (Iran) (1975-76), consultant à la société Euréquip (1978-82), chercheur au Centre d’Etudes des Systèmes et Technologies Avancées (1982-87), directeur d’étude à l’Institut Entreprise et Personnel (1987-90), Professeur à l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (1990-92). Il a publié aux Editions du Seuil L’Homme qui croyait au management, 1988 (prix Dauphine-Entreprise), et aux Editions la Découverte : L’Art du stage en entreprise 1994,1999, 2002, 2010 ; Le Manager jetable, 1996 ; Sociologie du conseil en management, 2003, 2009 ; et avec Catherine Vuillermot, Portrait de l’homme d’affaires en prédateur, 2005, traduit en anglais par Cornell University Press, 2009, sous le titre From Predator to Icons, et en chinois par Gold Wall Press à Pekin.

  • Synthèse du séminaire

Galvaudé en France, le mot stage recouvre des réalités institutionnelles disparates : stages courts, stages longs ; stages où l’on travaille, stage où l’on regarde travailler ; stage où l’on paie pour apprendre, stage où l’on est payé, stage où l’on travaille gratis parce que c’est obligatoire ; stage où l’on rend service, stage où l’on vous rend service ; stages piston, stages bidon, stages exploitation…Toutes sortes de croyances quant aux vertus éducatives des stages sont basées sur la contamination entre les diverses pratiques que le mot recouvre. On prête aux stages des uns (les collégiens de 3e) une parcelle des vertus des stages des autres (les élèves des grandes écoles). Beaucoup de ces croyances sont en quelque sorte imposées par l’existence de lois, de décrets, de règlements, de programmes pédagogiques officiels qui présupposent ce qu’est tel ou tel stage et ce qu’on est censé y faire. L’analyse attentive de l’expérience vécue des élèves, des enseignants et des personnels des entreprises d’accueil peine à venir corriger les effets d’annonce et à ramener un peu de réalité dans des expériences trop scolairement définies de la réalité non-scolaire. Et si l’on autorisait/encourageait tout simplement les adolescents à se trouver des petits boulots, à temps très partiel, pour gagner leur argent de poche ?

  • Enregistrement audio de la conférence
M. Michel VILETTE
  • Questions <> Réponses
Questions <> Réponses