Projet de rénovation du bts « gestion de la PME »
Le projet de référentiel a été présenté le 11 septembre, devant la 16ème CPC. Il doit l’être prochainement devant d’autres instances :
– 10 janvier devant la commission spécialisée des lycées
– 16 janvier devant le CNESER
– 25 janvier devant le conseil supérieur de l’éducation.
Dans l’attente d’une autorisation de diffusion du référentiel, les quelques éléments ci-dessous visent à informer les équipes des évolutions majeures entre le référentiel du bts assistant de gestion de PME-PMI et le référentiel du bts « gestion de la PME ».
1. Définition
Dans le projet qui sera présenté, les missions associées au BTS « Gestion de la PME » sont exercées par une collaboratrice ou un collaborateur de la direction d’une très petite, petite ou moyenne entreprise. Elles consistent en une coopération directe avec la dirigeante ou le dirigeant. Toutefois, des emplois dans d’autres formes de très petites, petites ou moyennes unités peuvent se rapprocher de ceux associés à la gestion de la PME dès lors que les activités professionnelles rencontrées et leurs enjeux sont en proximité avec ceux connus au sein d’une PME.
La nature des missions de gestion de la PME nécessitent de la part des titulaires du diplôme un rôle de « gestionnaire généraliste » et une polyvalence. Cette polyvalence se traduit par la capacité à prendre en charge des activités professionnelles, en lien avec leur champ de compétences, en mobilisant les ressources pertinentes. Elle se fonde sur la capacité à prendre en charge des dossiers variés nécessitant une compréhension globale de l’entreprise et la prise en compte de toutes ses contingences.
La polyvalence liée à la gestion de la PME impose aux titulaires du diplôme d’avoir une perception globale de l’activité et de l’environnement de la PME, d’inscrire leur action dans le respect de sa culture et de ses objectifs stratégiques, de rester dans les limites de leurs responsabilités et de rendre compte de leur action à la direction.
De manière générale, les différentes activités nécessitent de la part des titulaires du diplôme, une forte composante communicationnelle. En effet, ils exercent non seulement une fonction d’interface au niveau interne, mais également au niveau externe avec les partenaires de l’entreprise. Ainsi, dans l’accomplissement de leurs missions et dans leurs domaines de compétences, ils doivent communiquer afin :
– de rendre compte de leurs actions et alerter la direction sur les difficultés et/ou opportunités repérées, en formulant des propositions adaptées ;
– de renforcer la qualité des relations vis-à-vis des partenaires de l’entreprise.
2. Les missions
Dans le projet de référentiel, les titulaires du diplôme sont capables de réaliser des activités qui peuvent être regroupées en quatre domaines, chaque domaine correspondant à un bloc de compétences et à une unité certificative (épreuve ou sous-épreuve) :
– participer à la gestion opérationnelle de l’entreprise notamment par leur implication dans la gestion des relations avec les clients et fournisseurs dans ses dimensions administrative, humaine, comptable, ou encore commerciale (gérer la relation avec les clients et les fournisseurs de la PME) ;
– contribuer à la gestion des risques de la PME et donc de veiller aux conditions de la pérennité de l’entreprise par le suivi de la trésorerie, l’adaptation aux évolutions de son environnement, à l’intégration des évolutions réglementaires ou encore à la mise en œuvre de mesures visant à protéger la PME, son personnel, ses données ou son patrimoine (participer à la gestion des risques de la PME) ;
– gérer le personnel et participer à la valorisation des ressources humaines (gérer le personnel et contribuer à la gestion des ressources humaines de la PME) ;
– contribuer à l’amélioration de l’efficacité de l’entreprise par l’amélioration de son organisation, de soutenir et d’accompagner son développement en participant au suivi de l’activité par la production d’informations et la mise en place d’indicateurs soumis à la direction (soutenir le fonctionnement et le développement de la PME).
- Le référentiel des activités professionnelles est structuré autour de ces quatre domaines d’activités à la fois distinctes et complémentaires pour la construction d’une identité professionnelle spécifique.
Dans chacun de ces domaines, la dimension communicationnelle est très imbriquée avec les différentes activités les constituant. Ces activités mobilisent systématiquement des résultats exprimés en termes de communication.
- Un enseignement de communication est proposé afin de construire les compétences de communication systématiquement attendues quelle que soit l’activité conduite.
En outre, le projet intègre une référence systématique à un environnement numérique (PGI, extraction de données et tableur pour traiter les données). Sur l’ensemble des activités, les compétences numériques peuvent être classées en fonction de 3 niveaux :
– la capacité à accéder de manière efficace à de l’information pertinente, à évaluer l’information avec une approche critique et à l’utiliser avec justesse et créativité (1).
– Les connaissances techniques permettant d’utiliser les technologies de l’information et de la communication. Elles peuvent aussi être comprises dans le sens plus large de l’utilisation des technologies digitales, des outils de communication et/ou des réseaux pour accéder, gérer, intégrer, évaluer et créer de l’information utile dans la société du savoir (2).
– Les connaissances technologiques permettant de comprendre et d’utiliser les TIC pour régler des problèmes complexes ou pour créer des produits ou services en réponse à des exigences de la société du savoir.
Catégories | Exemples d’activité du référentiel |
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capacité à accéder de manière efficace à de l’information pertinente, à évaluer l’information avec une approche critique | L’activité de veille est explicite (domaine d’activités 2) . Activité 2.1. Conduite d’une veille Pour d’autres activités, l’accès à l’information est explicité avec des tâches mobilisées en fonction des besoins d’information (ex T.1.1.2. Détection, analyse et suivi des appels d’offres). Enfin et de manière récurrente, on retrouve la capacité à accéder, à traiter et à évaluer l’information sous la forme de critères de performance (ex : une actualisation et un traitement efficace des informations) |
connaissances techniques permettant d’utiliser les technologies de l’information et de la communication | Cela correspond à la capacité à agir dans un environnement technologique. Les références sont systématiques pour toutes les activités. Elles mobilisent systématiquement les ressources technologiques mises à disposition (un accès internet, un équipement numérique, un PGI et sa base de données) et dans les critères de performance (une utilisation adaptée des fonctionnalités du PGI et du tableur) et en termes de communication ( une utilisation adaptée des outils de messagerie, du traitement de texte et du logiciel de PREAO et la sélection et l’utilisation adaptée des outils ou services informatiques et numériques de communication adaptés au contexte). |
connaissances technologiques permettant de comprendre et d’utiliser les TIC pour régler des problèmes complexes | Ces capacités vont au-delà des usages décrits précédemment. Elles ont pourtant une place importante dans le référentiel Gestion de la PME plus concentrée dans quelques tâches ou activités, par exemples : T.2.5.4. Gestion des risques informatiques et des risques liés aux données afin de participer à l’analyse de la pertinence des choix de l’entreprise en termes de protection des données. Cette tâche mobilise des données sur les risques spécifiques liés à la protection des données, à l’informatique et au numérique (des informations générales, consignes et la réglementation relatives à la sécurisation des systèmes d’information et à la protection des données personnelles et professionnelles, des informations et consignes relatives à la sécurisation et la protection des données et du système d’information de l’entreprise, les informations permettant de maintenir le système d’information en condition opérationnelle d’utilisation). T.3.3.2. Contribution à la mise en place d’un travail collaboratif visant à – Déployer des solutions de travail collaboratif et de suivi de production – Mettre en place des procédures de travail collaboratif (contributions respectives, délais, formalisme à respecter, modalités de validation ...) Activité 4.1. Contribution à la qualité du système d’information (SI) de la PME. Cette activité mobilise des ressources telles : – une représentation du système d’information (SI), une représentation d’un extrait de la base de données ; – Une représentation des flux d’information internes et externes de la PME ; – Une description du processus de production du produit ou du service ; – Des informations sur la situation de la PME, les sources d’information mises à disposition, sur la gestion électronique des documents (GED) et la réglementation sur la conservation des documents ; – Un plan d’archivage des documents. Elle repose sur les critères de performance suivants : – La caractérisation pertinente du système d’information de la PME ou d’un processus ; – La formulation de propositions pertinente d’amélioration du SI ou de processus ; – Une modification adaptée de la représentation du processus ; – Des procédures fiables de conservation et d’archivage des informations et une méthodologie efficace d’indexation des documents et d’accès. |
3. Prise en compte du contexte managérial, économique et juridique
Quelle que soit l’activité exercée, les titulaires du diplôme doivent repérer les caractéristiques et les contingences de l’entreprise et des situations rencontrées afin que les actes de gestion soient en cohérence avec la stratégie et les décisions retenues au sein de la PME. De la capacité des titulaires du diplôme à se situer et à prendre en compte ces caractéristiques dépend la pertinence de leurs actions, des informations produites et des propositions formulées.
Les paramètres économiques doivent également être intégrés dans la conduite des activités. La pertinence de la contribution des titulaires du diplôme à la prise de décisions au sein de l’organisation dépend de leur capacité à intégrer les variables de cet environnement économique. Ces variables peuvent affecter directement les choix opérés par la direction (variation d’un taux d’intérêt ou d’un taux de change, par exemple).
Par ailleurs, les organisations sont également insérées dans un environnement concurrentiel évolutif et instable avec une clientèle mieux informée, plus exigeante et exprimant des besoins plus individualisés. À cet égard, les titulaires du diplôme doivent faire preuve de curiosité et être en mesure d’assurer une veille sur le marché de l’entreprise tant pour les pratiques, les produits, que pour les démarches commerciales. Cette démarche de veille concurrentielle renforce leur appartenance à la PME.
Les organisations sont placées dans un environnement réglementaire de plus en plus évolutif et peut-être complexe. Les règles juridiques nationales et internationales sont de plus en plus prégnantes. Sources de contraintes mais aussi d’opportunités, elles doivent être intégrées et prises en compte dans la mise en place des procédures et des choix organisationnels afin qu’ils soient conformes. De fait, les missions de gestion de la PME nécessitent une capacité à exploiter la réglementation dans le cadre d’activités professionnelles diverses. Les titulaires du diplôme doivent effectuer une actualisation des connaissances de la réglementation grâce à une veille dans le domaine professionnel, à la fois parce que la réglementation évolue et parce que des situations nouvelles sont rencontrées. Ils peuvent mener une activité de veille.
- Dans le projet, il est proposé de renforcer les liens entre les activités des titulaires du diplôme et les éléments économiques, managériaux et juridiques, par la mise en place d’un tronc commun de 4h et d’un complément (1h+0,5h) qui peut être intégré aux enseignements spécifiques à ce bts ou aux ateliers de professionnalisation
Dès la diffusion du référentiel, un plan d’accompagnement sera déployé prévoyant une journée de formation (inscrite au Plan National de Formation) déclinée en journées académiques de formation, le développement de parcours magistère et la production de ressources par le CRCOM, CRCF.